Narratives of Judgement: Representations of “Privileged” Jews in Holocaust Documentaries

Auschwitz survivor Primo Levi’s highly influential essay, “The Grey Zone”, explores the taboo issue of “privileged” Jews, those prisoners who were forced to cooperate with their Nazi captors in order to prolong their lives or the lives of their families. Levi argues that moral evaluations of privileged Jews should be suspended; however, judgements of these liminal figures have permeated representations of victims’ experiences. Taking Levi’s reflections on the “grey zone” as a point of departure, I analyse the ways in which a number of Holocaust documentary narratives construct problematic judgements of privileged Jews; nonetheless, it will be shown that some films engage with the issue in a nuanced manner. While Levi singles out the medium of film as particularly predisposed to simplistic judgements, I argue that documentary film has considerable potential to offer a complex representation of the extreme ethical dilemmas that privileged Jews faced.L’ouvrage de Primo Levi, survivant d’Auschwitz, intitulé La Zone grise, explore le sujet tabou des Juifs « privilégiés » — ces prisonniers forcés de coopérer avec les Nazis afin de prolonger leur vie ou celle de leur famille. Levi explique que tout jugement moral de leurs actions devrait être suspendu, ce qui n’est pas le cas dans la représentation de l’expérience des victimes. À partir des réflexions de Primo Levi sur la notion de « zone grise », mon analyse interroge un certain nombre de documentaires dont le récit présente une construction problématique du jugement des Juifs « privilégiés » tandis que d’autres nuancent le traitement du sujet. Alors que Primo Levi distingue le médium filmique qu’il considère comme particulièrement prédisposé au jugement simpliste, nous démontrerons que le film documentaire peut offrir une représentation complexe des dilemmes éthiques posés par la question des Juifs « privilégiés »